L’essentiel est joyeux
MYRIAM KRIDI, DIRECTRICE DU FESTIVAL
Pour l’équipe, construire une édition 2021 à la hauteur du Festival de la Cité et des attentes de ses publics a été plus que jamais un défi. Il a fallu lutter à contre-courant. Pourquoi tenir bon? Si les artistes avaient trouvé un nouvel équilibre en télétravail, si nous avions trouvé dans notre cercle restreint tout le piment des rencontres imprévues, si l’œil de la caméra était plus vivant que nos yeux, peut-être que cette question aurait un sens.
Le Festival de la Cité sera fidèle au rendez-vous. Non pas une version amputée, non pas ce qui reste faisable avec de folles contraintes, mais une édition qui se déploie. Qui ose tenter des expériences inédites, créer de nouveaux projets ambitieux. Dans des lieux singuliers, sur des scènes légères ou sur mesure. Pour mieux porter la rencontre artistique, nous avons le désir de scénographier l’espace extérieur.
Nous vous invitons à retrouver le monde. À travers un rituel qui rassemble. À travers des artistes qui viennent de partout. À redevenir papillon de nuit attiré par la lumière des scènes. À devenir papillon de jour qui se délecte de spectacles et concerts essaimés comme des fleurs des champs. La diversité des ambiances égale enfin la diversité de la programmation artistique.
Venez! Paul B. Preciado le dit si bien: la joie est une technique de résistance!
Affronter l’incertitude
CESLA AMARELLE, CONSEILLÈRE D'ETAT
Certaines pages de ce programme sont comme immaculées. Bien-sûr, les artistes et le public seront au rendez-vous. Mais au moment d’écrire ces lignes, les dispositifs sanitaires qui vont encadrer le Festival ne sont pas encore connus. Nous sommes toutes et tous plongés dans l’incertitude.
Le mot est jeté. Il fait mal. Nous avons besoin de renouer avec ces rituels étranges qui consistent à nous rassembler afin de découvrir, rire, réfléchir et vivre des émotions partagées. La sensualité des gestes, la chaleur de la nuit, le mouvement du corps, la puissance des voix, la gravité des regards, la pesanteur de la scène, ces espaces communs de liberté doivent revivre.
On attend à juste titre des autorités politiques qu’elles prennent en charge l’incertitude. Le Canton de Vaud a fait sa part en octroyant un soutien extraordinaire au Festival grâce auquel la manifestation pourra élargir un peu son périmètre et articuler sa programmation sur un temps plus long de manière à ne pas susciter de rassemblements trop importants.
« Quoi que prudent, le Vaudois force sur les mots » a écrit Jean Villard Gilles. Je fais mienne cette citation du poète pour vous souhaiter un excellent Festival qui se déroulera dans les meilleures conditions possibles pour le bien d’une culture forte. J’en ai la certitude!
Un rêve qui devient réalité
GRÉGOIRE JUNOD, SYNDIC DE LAUSANNE
Après de très longs mois de fermeture des lieux de culture, réduits au silence et à l’obscurité, de rues parfois désertes, privées d’animation, quel plaisir de se plonger dans la programmation du 49e Festival de la Cité. C’est comme une fenêtre ouverte sur l’avenir, un retour à la vie, à un monde où la culture reprend ses droits.
L’été dernier, toute l’équipe du festival s’est démenée pour proposer « Aux confins de la Cité ». Une édition inédite, certes plus confidentielle, mais qui a permis de maintenir le lien avec le public, d’entretenir la flamme d’une culture bien vivante.
Aujourd’hui, les mesures sanitaires s’assouplissent ; l’équipe du Festival saisit donc sa chance. Une fois encore, celle-ci fait preuve d’une très grande créativité et d’une immense souplesse en misant sur plusieurs espaces distincts et des capacités d’accueil modulables. Plus de lieux, des horaires étendus de jour comme de nuit, et l’envie d’y arriver coûte que coûte !
Il y a de quoi être très reconnaissant envers l’équipe du festival d’avoir su rester proche de son public, de n’avoir renoncé ni à la découverte ni à l’émotion, et encore moins à ses rêves.
Que cette édition 2021 soit belle !